Aux origines de la Cordée

Quelques citations d’ouvrages ayant nourri la création de la cordée.

Ivan Illich, la travail fantôme

p196 « la recherche conviviale ne demeure fidèle à sa mission que lorsqu’elle part d’une image de l’homme qui est l’inverse de celle du travailleur et consommateur dans l’intérêt de qui les spécialistes doivent ‘faire de la recherche’. »

La cordée, citation de Ivan Illich

La cordée, citation de Ivan Illich

p300 « cette absence de distinction entre les fonctions de production et consommation, voilà la caractéristique qui oppose le plus nettement la subsistance à l’existence économique »

Karl Polanyi, La grande transformation

p91 « L’homme agi de manière, non pas à protéger son intérêt individuel à posséder des biens matériels, mais de manière à garantir sa position sociale, ses droits sociaux, ses avantages sociaux. Il n’accorde de valeurs aux bien matériels que pour autant qu’ils servent cette fin »

La cordée, citation de Karl Polanyi

La cordée, citation de Karl Polanyi

p256 « Ni dans l’Antiquité, ni dans le haut Moyen-âge – il faut l’affirmer avec force – les biens de la vie quotidienne n’ont été normalement vendus ou achetés »

Les nouveautés de février 2021

Brutalisme, Achille Mbembe

p99 « En tant que personnes humaines, nous jouons une série de rôles […] mais les rôles que nous jouons ne suffisent pas à définir qui nous sommes. En réalité, nous demeurons à jamais indéfinissables aussi bien à nous même qu’aux autres. […] D’autres traditions de pensée l’ont bien compris. C’est le cas des pensées africaines antiques […] L’important c’était la façon dont on composait et recomposait le soi, toujours en relation à d’autres entités vivantes. En d’autres termes, il n’y avait d’identité que dans le devenir, dans le tissu de relations dont chacun était la somme vivante. »

La cordée, citation d'Achille Mbembe

La cordée, citation d’Achille Mbembe

p100 « L’important n’était donc pas l’identité, mais l’énergie qui était supposée régir les phénomènes vitaux et animer les conduites. La personne humaine en excellence se définissait par sa richesse en énergie vitale et sa capacité d’être en résonance avec les multiples espèces vivantes qui peuplaient l’univers, les plantes, les animaux et les minéraux y compris. Ni fixe, ni immuable, elle se caractérisait pas sa plasticité. […] Dans ces systèmes de pensée, ce que l’on nomme identité ne rimait guère avec enfermement sur soi […] Par contre, la singularité et l’originalité étaient des attributs individuels socialement valorisés. […] On reconnaissait les personnes véritablement singulières à leur capacité de réaliser toute sorte d’agencement de forces, à capter et à reconfigurer les flux de vie »

La fin de la mégamachine – Fabian Scheidler

p43 : « La dette incarne la violence structurelle par excellence, surtout quand son recouvrement est imposé à tout prix »

p44 « Là où les esclaves étaient traités comme des marchandises, l’écriture a servi dès le début à l’organisation de leur exploitation »

p52 « Seules les relations hiérarchiques font que les humains se comportent en apparence comme des boules de billard »

p52 « Les ordres imitent dans le monde des êtres vivants la mécanique du monde inerte »

p454 « Sortir de la machine signifie démissionner peu à peu de sa fonction de rouage et savoir démasquer […] les décisions humaines susceptibles d’être infléchies »

Helgoland, Carlo Rovelli

p101 « Au lieu de considérer le monde physique comme un ensemble d’objets aux propriétés définies, la théorie quantique nous invite à voir le monde comme un réseau de relations dont les objets sont des nœuds […] Si l’électron n’est pas en train d’interagir, il n’a pas de propriétés. C’est un saut radical qui revient à affirmer que toute propriété n’est que la façon dont un objet agit sur quelque chose d’autre. Lorsqu’un électron n’interagit avec rien, il n’a pas de propriétés physiques. Il n’a pas de position, il n’a pas de vitesse »

p104 « Les variables physiques ne décrivent pas les choses : elles décrivent la façon dont les choses se manifestent les unes aux autres. Il n’y a aucun sens à leur donner une valeur si ce n’est au cours d’une interaction […] Le monde est le réseau de ces interactions. Des relations qui s’établissent lorsque des objets physiques interagissent »

La Cordée, citation de Carlo Rovelli

La Cordée, citation de Carlo Rovelli

p110 « le monde se fragmente en un jeu de points de vue, qui n’admet pas une vision globale unique. C’est un monde de perspectives, de manifestations, et non d’entités aux propriétés définies ou des faits univoques. »

p156 [selon Bogdanov] « la connaissance est l’organisation de l’expérience et des concepts »

p226 « Toute chose n’est que ce qui se reflète dans les autres. Chaque vision est partielle. Il n’existe aucune façon de voir la réalité qui ne dépende pas d’une perspective. »

Dette, 5000 ans d’histoire, David Graeber

p179 : « Pour rendre quelque chose vendable dans une économie humaine, il faut d’abord l’arracher à son contexte »

p195 : « Dans une économie humaine, chaque personne est unique et d’une valeur incomparable, car chacune est un nœud unique de relations avec d’autres […] Dans ce type d’économie, la monnaie ne peut jamais se substituer à une personne : la monnaie est une façon de dire exactement cela, de reconnaître que la dette ne peut être payée. »

p471 : « la différence entre la faveur que l’on doit à quelqu’un et la dette, c’est que le montant de la dette peut être calculé avec précision. Le calcul exige l’équivalence. Et l’équivalence […] n’apparaît que lorsqu’on a coupé les personnes de leur contexte par la force au point de pouvoir les traiter comme identique à autre chose »

p472 « Tout système qui réduit le monde à des chiffres ne peut être maintenu que par les armes »

p476 « la vraie question aujourd’hui, est de trouver comment modérer un peu les choses, aller vers une société où l’on pourrait vivre plus en travaillant moins »

p478 « comme nul n’a le droit de nous dire ce que nous valons, nul n’a le droit de nous dire ce que nous devons »

Nouveautés avril 2022

Nouveautés avril 2022

Terre et liberté, Aurélien Berlan

p43 « Les échanges marchands sont devenus le mode normal de couverture des besoins, au détriment des pratiques ancestrales d’auto-subsistance »

p178 Émanciper  » ce n’est pas couper les ponts mais créer du lien, substituer des relations horizontales de coopération à des rapports verticaux de domination »

p205 « C’est avec une certaine conception de la liberté qu’il faut rompre, une conception absurde qui, en identifiant la liberté à la délivrance et à la puissance qui la conditionne, sonne le glas non seulement de la liberté mais aussi de l’habitabilité de la planète. La cause de la Terre et celle de la liberté ne sont pas opposées mais solidaires – à condition de comprendre qu’un mode de vie libre n’est pas basé sur le dépassement de la nécessité, mais sur la minimisation des dépendances matérielles asymétriques, qui constituent le fondement des relations de domination. »

Au commencement était … une nouvelle histoire de l’humanité, de David Graeber et David Wengrow

p537 « Dans les Andes, au sein des ayllus] « Entre les familles, les responsabilité se répartissaient selon un principe de réciprocité. On recensait les services rendus et à la fin de chaque année l’ensemble des crédits et des dettes en souffrance étaient tenus de s’équilibrer. [Chaque ayllu avait apparemment son propre khipu, dont les cordelettes étaient constamment nouées et renouées afin d’enregistrer les créations ou annulation de dettes. »

p542 « On pourrait dire que l’argent est aux promesse ce que la bureaucratie est au principe de soins? Dans les deux cas, une composante de base de la vie sociale se voit corrompre par l’alliance des mathématiques et de la violence. »

p634 « L’une des constances les plus frappantes que nous ayons rencontrées concerne l’utilisation de la sphère du jeu rituel comme terrain d’expérimentation sociale »

La cordée, citation de David Graeber et David Wengrow

La cordée, citation de David Graeber et David Wengrow

p635 « Si l’humanité a bel et bien fait fausse route à un moment donné de son histoire […] c’est sans doute précisément en perdant la liberté d’inventer et de concrétiser d’autres modes d’existence sociale. »

Arnaud Meillarec

Depuis 2015, il met en place le Jardin-forêt des marais alliant arbres, plantes pérennes et annuelles sur 1000m2. En 2017, il co-fonde l'association "Cordemais en permaculture".