Prise de notes : RUADE – Résilience intérieure

Meetup RUADE/Collapsologie et Résilience Nantes du 06 mars 2019:

Lien de l’événement: https://www.meetup.com/fr-FR/Collapsologie-Nantes/events/258896342/

22 personnes présentes

Résilience Intérieure

Introduction

par Jean-Claude Chauvigné.

Il nous rappelle l’échelle de conscience de l’effondrement du Dr. Cherfuka (http://adrastia.org/gravir-lechelle-de-la-conscience-paul-chefurka/), afin de nous rappeler qu’au stade de plein eveil de conscience de l’effondrement se distinguent 2 voies: la voie extérieure, c’est à dire l’action concrète, et la voie intérieure, c’est à dire le développement de sa résilience intérieure : savoir accueillir le malaise de la situation, et se changer pour changer le monde.

Il nous présente ensuite les 2 intervenants de la session :

Elle réside à La Chapelle sur Erdre. Elle est statisticienne retraitée et a longuement participé et milité pour la défense de la ZAD de NDDL.

Elle vient d’écrire son dernier livre : L’Unité – Un paradigme pour les temps nouveaux

Elle intervient sur le thème de l’écologie profonde et présentera les travaux de Joanna Macy

Il réside à Vertou.

Il a exercé dans l’animation et a découvert la CNV (communication non violente) et s’y est formé. Il rejoint les colibris en 2012.

Il intervient sur le thème de la communication vivante et consciente.

Avant de se séparer en 2 groupes pour profiter de l’intervention de chaque expert, Jean-Claude nous propose un petit exercice de relaxation/concentration : la cohérence cardiaque.

Il s’agit de respirer de manière précise pendant 5 minutes. Le rythme imposé consiste en des inspirations de 5sec suivies d’expirations de 5sec. C’est un exercice de respiration collective ou un animateur signal par un repère visuel montant et descendant (une petite balle par exemple) le rythme de respiration imposé.

Il est possible de trouver des tutoriaux ou des applications pour s’outiller et travailler cet exercice seul (ex: Respirelax)

Après cet exercice le groupe se sépare en 2 autour de chaque intervenant.

Communication vivante & Consciente

avec Guy Lafitte.

Il s’agit de (re)nouer un lien avec notre corps. Notre civilisation a plutôt tendance à s’occuper de notre intellect, et à nous remplir la tête, mais fais fi du reste de notre corps.

Il s’agit ici de développer une conscience du ressenti.

  1. Apprendre à se connaître pour pouvoir exprimer les choses et se faire comprendre.
  2. Ecouter l’autre pour rentrer en relation avec lui

Il faut commencer par soi-même. On ne peut ‘s’auto-séparer’ (contrairement aux relations que l’on a avec les autres). Il est donc très important d’être au mieux possible avec soi-même.

Il faut distinguer et privilégier les besoins liés au ressenti de l’ÊTRE (être en paix, être en sécurité, être amoureux, etc…) du ressenti de l’avoir ou du faire (avoir une voiture, etc…)

1er exercice : s’asseoir sur une chaise et fermer les yeux. Constater son ressenti physique en « scannant » son corps depuis le haut de la tête jusqu’au orteil. Ne rien chercher à modifier. Prendre conscience de chaque ressenti physique à chaque niveau (crispations, détente, douleurs, contacts, …). Puis échanger avec un partenaire pour exprimer les ressentis perçus.

Nous sommes traversés par des ressentis négatifs, c’est normal. Il faut savoir se laisser traverser par le ressenti, s’en détacher, l’observer; et se nourrir de toutes les énergies.

Le postulat de base est que :

  • Si on a un ressenti agréable, c’est que des besoins sont satisfaits
  • Si on a un ressenti désagréable, c’est que des besoins sont insatisfaits

Il s’agit de se reconnecter avec ces ressentis qui sont des indices sur la satisfactions de nos besoins. Ce sont eux qui doivent nous orienter dans nos choix, et il faut limiter les pensées, le questionnement, la prise de tête.

2ème exercice : Exprimer son ressenti face à la notion de l’effondrement. En binôme, exprimer son ressenti lorsque l’on évoque l’effondrement et essayer de faire le lien avec les besoins auquel ce ressenti fait écho (ex : inquiétude, liée au besoin d’être en sécurité ou d’être libre…)

Exercice très difficile parce que l’expression du ressenti est quelque chose qui n’est pas notre mode de communication premier. On a tendance a vite remettre de l’intellect, des pensées, de la logique, etc…

Le travail qui relie – Joanna MACY

par Geneviève Lebouteux.

Geneviève nous présente « le travail qui relie », une démarche de travail en groupe développée par Joanna Macy, grande militante écologiste américaine et auteur de 8 livres sur l’écologie profonde (2 sont traduits en français).

Comment se fait-il que nos comportements ne changent pas malgré ce qu’on sait sur l’état du monde. Réponse: c’est parce que la société nous a complètement déconnecté de notre lien profond à la Nature. Nous n’avons plus d’empathie, nous ne sommes plus émotionnellement atteints par toutes ces destructions… Et être déconnecté de la nature, c’est être déconnecté avec une partie de nous-même…

Joanna Macy utilise une image pour illustrer la situation : celle de la grenouille bouillie. Si on prend un grenouille que l’on plonge dans de l’eau froide et que l’on augmente petit à petit la température de son bain, elle se laissera bouillir lorsque l’eau sera assez chaude. Alors que si on la plonge tout de suite dans l’eau assez chaude, elle aura le réflexe de se débattre, de s’échapper. C’est ce réflexe que l’humanité à perdu face à la situation.

Inconsciemment, on dédie une part importante de notre énergie pour maintenir cette insensibilité. Si on s’en libère on récupère cette énergie pour l’action.

Joanna Macy s’est inspiré de plusieurs sources pour mettre au point des stages de reconnexion avec cette partie oubliée de nous-même:

  • Etude des peuples premiers, qui incluent l’Homme à part entière comme élément de la nature, alors que dans notre civilisation, l’Homme fait partie d’un ordre supérieur aux autres espèce du vivant.
  • Les découvertes scientifiques, comme la mécanique quantique (qui expose le monde comme UN, et en inter-relation global. Dans l’infiniment petit, tout est information, et l’observation d’un phénomène a un impact sur ce phénomène. Dans ce paradigme, nous avons tous une responsabilité dans l’équilibre du monde; en tout: ce que l’on pense, ce que l’on ressent, ce que l’on crée, etc…), ou les connaissances en psychologie.

Les stages se déroulent en 4 étapes:

  1. La gratitude: c’est pouvoir se reconnecter à nos racines profondes et ce qui fait nos forces. Cela peut se faire au travers de plusieurs choses: revivre les étapes de l’évolution  ou dans le souvenir ou le partage de nos expériences, ou situations vécues qui ont fait qui nous sommes aujourd’hui.
  2. Honorer sa souffrance: la souffrance est un sentiment naturel et sain. Mais lorsqu’elle est exprimée vis à vis de la nature subit, elle est souvent mal perçue par les autres. On est vite jugé comme hypersensible ou idéaliste. Le stage incite à exprimer ces souffrances au travers de plusieurs exercice. Ex: le rituel du désespoir – tout le monde se met en cercle. Lorsque l’on sent que l’on a une tristesse ou une souffrance à exprimer on se place sur un premier cercle intérieur. Dans le cercle intérieur suivant, on peut exprimer une colère. Dans le dernier cercle intérieur, on exprime que l’on a besoin de soutien, de réconfort pour surmonter ces peines. Exprimer de la tristesse manifeste d’une puissance d’amour et aura pour bienfait d’intensifier nos joies. Exprimer de la colère manifeste d’une puissance de justice. Exprimer des peurs manifeste d’une puissance de courage.
  3. Porter un nouveau regard: Il s’agit ici d’assimiler notre inclusion dans le vivant e, regarder cette nouvelle part de nous et accepter l’identité plus large que cela nous offre. Cela nous donne également conscience de l’existence d’une nouvelle autorité qui nous dépasse (slogan : « Nous sommes la nature qui se défend! »)
  4. Agir, aller de l’avant: Il s’agit ici de booster les projets portés par les membres du stage: présentation et partage d’idée, feedbacks, networking.

Il ne suffit pas de savoir. Il faut intégrer ce savoir dans nos affects, notre physique.

Geneviève nous raconte un autre exercice d’un stage auquel elle a participé qui témoigne des expériences physiques de cette relation à la Nature: il était demandé au gens d’aller dans la Nature, seuls, et de lui demander de leur transmettre un message. Et lorsque ce message était perçu, il était alors demandé à la nature de leur donner un objet pour témoigner de ce message.

Autres outils de Joanna Macy:

  • Le changement de cap : Nos descendants verront notre époque comme charnière, et que certains ont su voir l’effondrement et on su construire une nouvelle civilisation. Un changement de cap passe par plusieurs étapes: Défendre la vie, Créer des structures alternatives, Changer les consciences (individuelles et collectives)
  • Le rêve du Dragon : aider à l’émergence des projets. Le constat c’est qu’entre l’idée d’un projet et sa mise en œuvre le facteur de réussite est souvent un facteur humain et il faut donc inclure dans ce cheminement du développement personnel (comprendre ses forces, ses peurs, etc…). Plus d’infos sur https://revedudragon.org/

Référence bibliographique citée:

Daniel Quinn – Ishmael : le regard anthropologique d’un gorille sur la civilisation humaine. Une révélation. Très facile à lire.

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