Est-ce la nostalgie de mon enfance dans la ferme de mes grands-parents, un retour à la terre dont nombre d’entre nous ont bien besoin, les bénéfices de ces animaux ? Toujours est-il que je souhaitais avoir des poules, malheureusement dans un espace réduit loin de mes rêves d’un verger avec des animaux s’y promenant, ce qui est loin d’être l’idéal.
Et puis l’adage essentiel de la permaculture qui permet d’être ce qu’elle est, à savoir «Chaque élément du système doit remplir plusieurs fonctions, chaque fonction doit être remplie par plusieurs éléments», est parfaitement appliqué avec la poule en milieu urbain.
Mon retour d’expérience d’un poulailler urbain
- Il ne doit pas être trop près de la maison pour ne pas être incommodé par le bruit et les odeurs des poules.
- Avoir tout de même une surface minimum pour le confort des « gallinacés ».
Les bénéfices directs :
- Les œufs frais et naturels. Les bonnes pondeuses peuvent nous offrir jusqu’à 250 œufs par an.
- Traitement des déchets : Omnivore, deux poules peuvent manger 200kg de déchets organiques par an issus de la poubelle d’une famille de 4 personnes, soit 20% des déchets totaux (selon l’ADEME) et tout ce que l’on ne peut ou ne veut pas mettre au compost est ainsi digéré.
- Une source précieuse d’engrais naturel absolument gratuit. Leurs déjections sont particulièrement riches en azote, en phosphore, en potassium, et en calcium. Je déverse mes tontes de gazon dans le poulailler, ces dernières sèchent, sont brassées avec les déjections ensuite je les mets au compost ou en paillage suivant les besoins et la saison. Attention tout de même à ne pas trop en mettre, car sa teneur en azote est la plus élevée des déjections animales, et, trop concentrées, elles risquent de brûler les racines de vos plantes.
- Animent le jardin en milieu urbain.
Peut on entrer ?
- Nourrir en fin de cycle de ponte normale (4 ans d’âge en moyenne).
- Ne nécessite pas de consacrer beaucoup de temps.
Bénéfices indirects
- A entraîné la curiosité et l’intérêt chez mes voisins ou amis surtout avec enfants. Certains me donnent des restes, d’autres me proposent de les nourrir lorsque je pars en vacances !
- Source de découverte de la nature avec les enfants.
- Une aide (limitée en ce qui me concerne) au potager mais pour ceux qui disposent d’un espace important cela peut être une bonne aide pour préparer une zone à cultiver en utilisant un parcours avec rotation ou un tracteur à poule.
exemple parcours pour rotation vu sur internet
Construction : en 2013
Comme ce n’était pas prévu au départ (d’où l’intérêt du design en permaculture lorsque l’on bénéficie d’un terrain vierge) le plus dur fut de trouver
- une surface suffisante pour 2 poules (le local fait 1 m2, la surface de l’enclos limitée à 9 m2) ,
- une zone permettant de ne pas déranger les voisins (bruit, odeur),
- avoir un point d’eau à proximité pour le nettoyage. Pour l’abreuvoir (privilégier l’eau de pluie récupérée via le toit du poulailler ou du puits).

Direction le fond du jardin à l’opposé des construction voisines

La construction sur pilotis permet sur un espace réduit de proposer un abri en journée aux intempéries et le maintien au sec du « bac à poussière » et limite l’accès aux prédateurs trappe fermée. La brande de bruyère sert de brise-vent
Mes pratiques :
- Nettoyage annuel complet au printemps au jet haute pression et pulvérisation d’un désinfectant (Saniterpem).
- Nettoyage hebdomadaire de l’abreuvoir, de la tôle recevant les déjections, du perchoir et traitement éventuel des pièges à parasites au chalumeau (poux rouges)
- Maintient du « bac à poussière » en état (rajout de sable, de cendre voire du pyrèthre contre les parasites si nécessaire)
- Apport de l’alimentation quotidienne au juste besoin, au-delà du plaisir de se rendre au poulailler, limite le risque d’avoir des colocataires trop gourmands (rongeurs, pies, pigeons, tourterelles,…..)
- Apport de cailloux, de graviers, de coquilles d’huitres si peu de sorties au jardin.
- Pause sanitaire avant l’arrivée de nouvelles poules.
- Piégeage naturel si nécessaire

Je dispose des croûtes de fromage dans le piège à rat, c’est très efficace. Surtout pas de blé empoisonné.
Les points négatifs :
- Nombre limité de poules, pas de coq.
- Surface limitée et non enherbée.
- Probabilité de maladie et de parasite renforcée.
- La non possibilité de leur proposer un parcours varié, hormis en hiver.
- Difficulté de se fournir en nourriture biologique.
Remède à venir au printemps prochain :
Une mue ou un tracteur à poules mobile permettant de cantonner et déplacer temporairement les poules dans divers espaces du jardin ou du potager entre deux plantations ou semis.

exemple mue

exemple tracteur à poule
En conclusion, aller chercher ses œufs dans le poulailler, voir vagabonder les poules dans le jardin, savoir ce que l’on mange, les avantages et les plaisirs d’élever des poules sont variés.